
Depuis un certain nombre d’années, la France est déchirée par des guerres culturelles. Que ce soit à propos de l’histoire de France ou de ce qui signifie “être Français”. La campagne électorale, en grande partie sous l’impulsion du Macronisme, fut traversée par ces débats. En déplaçant le débat sur le terrain de l’extrême droite dans l’espoir de battre le Rassemblement National de Marine Le Pen, Macron a ouvert la voie aux idées de Zemmour et à la normalisation de ses idées. Un choc des civilisations à la Huntington structure désormais les débats politiques français, dans lesquels les appels à une action politique forte contre le “grand remplacement” sont désormais normalisés. Dans une France perçue comme post-idéologique, la lutte des classes semble s’être déplacée sur le terrain de l’identité. Pour comprendre ce glissement il faut se pencher sur l’histoire récente de l’identité en France, une histoire qui commence avec le déclin, à partir du début des années 1980, de la politique de classe et des alternatives au capitalisme.
C’est avec Daniel Zamora que nous analyserons cette guerre culturelle. Il nous expliquera comment le néolibéralisme pratiqué par les gouvernements français a préparé le terrain pour la victoire momentanée du courant identitaire. Nous verrons ensemble comment renverser la donne et remettre les luttes de classes à l’ordre du jour du débat idéologique.